De l’Ancien Régime à la Révolution

Ancien Régime

Sous l’ancien régime, notamment entre le 16ème et le 17ème siècle, l’habitat du Valdonnez semble se renouveler autour de petits manoirs ou de grandes fermes.

L’industrie de la laine

La proximité de la ville de Mende dont l’économie est fondée sur le textile et l’exploitation de grands espaces agricoles du Valdonnez (pâturages et causses) entraînent le développement de l’élevage ovin.

La laine permet d’assurer un certain revenu aux paysans. Il en existe trois sortes : la laine de montagne fine et soyeuse ; la laine de rivière (celle des moutons élevés dans les vallées) et la laine des causses fine et courte que l’on retrouve notamment au Falisson et au Gerbal. Cette dernière se vend moins bien car plus chargée en terre.

Une fois lavée, dégraissée à l’eau chaude, elle est peignée, cardée et filée. Puis un tisserand dispose les fils suivant le dessin choisi.

Ceux qui chez eux ont un métier à tisser, filent et tissent eux-mêmes (toute la famille est alors sollicitée).

Les autres confient la laine filée aux tisserands. Au milieu du XVIIIème deux de ces artisans sont connus à Saint-Bauzile (dans le Valdonnez : 1 à Brenoux et 6 à St-Etienne, P. Peyre, Société des lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1993  pp 245-260.).

La toile était ensuite foulée et teinte pour être commercialisée aux profit de riches marchands. 

Même si cette industrie gévaudanaise a connu un certain essor, la vie des paysans du Valdonnez reste bien difficile, en particulier pour ceux habitant sur les causses. La crise du commerce de la laine et l’appauvrissement du sol sur les causses notamment ne leur permettent plus d’en tirer un revenu complémentaire.

Les guerres de religion

Durant la seconde moitié du XVIème siècle, les guerres de religion s’étendent sur le territoire du Gévaudan. La famille du Tournel se convertit notamment au protestantisme et Mathieu Merle, chef des troupes protestantes, se réfugie un temps au sein du Valdonnez dans le château du Boy (commune de Lanuéjols).

Le château de Montialoux figure ainsi sur la liste des lieux à détruire pour ne pas servir de refuge aux protestants. Mais il n’est pas possible de prouver s’il a été détruit à ce moment là ainsi que pour ces mêmes raisons.

Quoi qu’il en soit, durant l’ancien régime, le village de Montialoux perd peu à peu son siège militaire, économique et juridique du territoire au profit peut-être de Saint-Bauzile.

Révolution française

Durant cette période, de nombreux incidents éclatent dans le Valdonnez. Des règlements de compte ont lieu, les biens de l’Eglise et de la noblesse sont  séquestrés (par exemple ceux de la famille Perrier propriétaire du château de Montialoux sont séquestrés) ou revendus.

Une enquête, commandée par l’épiscopat en 1852, est menée auprès des catholiques ayant vécu ces événements révolutionnaires ; ce qui permet d’avoir quelques renseignements sur Saint-Bauzile durant cette période mouvementée*.

En 1793, un groupe  venant de Chanac (appartenant selon le témoin à une bande commandée par le royaliste Charrier qui terrorise le Gévaudan) se rend dans la commune de Saint-Bauzile. Ces hommes prennent Jacques Deleuze prêtre (et probable maire) de Saint-Bauzile dans le presbytère. Celui ci est retrouvé mort vers le 30 mai au bord du Lot près de Barjac. Toujours selon ce même rapport, l’église et le presbytère sont mis à sac. Le clocher est abattu (la cloche sera transportée à Mende). L’ensemble est revendu aux paroissiens puis est reconstruit.

De la Révolution française, va naître le département de la Lozère puis la commune de Saint-Bauzile. 

* P. Peyre, Société des lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1993 pp 261-264